Castelnau de Montmiral 13 août 2017
L'affranchissement des éléments, leur groupement en subdivisions composées, la désarticulation et la reconstruction en un tout par plusieurs côtés à la fois, la polyphonie picturale, la fabrication du repos à l'aide d'un équilibre de mouvements, tout cela sont des problèmes formels supérieurs et déterminants pour la sagesse formelle mais pas encore de l'art de la sphère supérieure. Dans la sphère supérieure, se cache derrière la multiplicité des sens un ultime secret, devant lequel la lumière de l'intellect s'éteint lamentablement".
Paul KLEE cours du Bahaus weimar 1921-1922
contributions à la théorie de la forme picturale.
Castelnau de Montmiral le 23 février 2017
"Comment, par une série d'efforts déterminés, l'artiste peut s'élever à une originalité proportionnelle ;
Comment la poésie touche à la musique par une prosodie qui dont les racines plongent plus avant dans l'âme humaine que ne l'indique aucune théorie classique ;
Que la poésie française possède une prosodie mystérieuse et méconnue comme les langues latines et anglaises ;
Pourquoi tout poète, qui ne sait pas au juste combien chaque mot comporte de rimes, est incapable d'exprimer une idée quelconque ;
Que la phrase poétique peut imiter(et par là elle touche à l'art musical et à la science mathématique) la ligne horizontale, la ligne droite ascendante, la ligne droite descendante ; qu'elle peut monter à pic vers le ciel, sans essoufflement, ou descendre perpendiculairement vers l'enfer avec la vélocité de toute pesanteur ; qu'elle peut suivre la spirale, décrire la parabole, ou le zigzag figurant une série d'angles superposés ;
Que la poésie se rattache aux arts de la peinture, de la cuisine et du cosmétique par la possibilité d'exprimer toute sensation de suavité ou d'amertume, de béatitude ou d'horreur, par l'accouplement de tels substantif avec tel adjectif,analogue ou contraire ;"
Charles Baudelaire projet de préface aux "fleurs du mal"
Castelnau de Montmiral janvier 2017
Extrait de “Humain trop Humain”
L'affranchissement des éléments, leur groupement en subdivisions composées, la désarticulation et la reconstruction en un tout par plusieurs côtés à la fois, la polyphonie picturale, la fabrication du repos à l'aide d'un équilibre de mouvements, tout cela sont des problèmes formels supérieurs et déterminants pour la sagesse formelle mais pas encore de l'art de la sphère supérieure. Dans la sphère supérieure, se cache derrière la multiplicité des sens un ultime secret, devant lequel la lumière de l'intellect s'éteint lamentablement".
Paul KLEE cours du Bahaus weimar 1921-1922
contributions à la théorie de la forme picturale.
Castelnau de Montmiral le 23 février 2017
"Comment, par une série d'efforts déterminés, l'artiste peut s'élever à une originalité proportionnelle ;
Comment la poésie touche à la musique par une prosodie qui dont les racines plongent plus avant dans l'âme humaine que ne l'indique aucune théorie classique ;
Que la poésie française possède une prosodie mystérieuse et méconnue comme les langues latines et anglaises ;
Pourquoi tout poète, qui ne sait pas au juste combien chaque mot comporte de rimes, est incapable d'exprimer une idée quelconque ;
Que la phrase poétique peut imiter(et par là elle touche à l'art musical et à la science mathématique) la ligne horizontale, la ligne droite ascendante, la ligne droite descendante ; qu'elle peut monter à pic vers le ciel, sans essoufflement, ou descendre perpendiculairement vers l'enfer avec la vélocité de toute pesanteur ; qu'elle peut suivre la spirale, décrire la parabole, ou le zigzag figurant une série d'angles superposés ;
Que la poésie se rattache aux arts de la peinture, de la cuisine et du cosmétique par la possibilité d'exprimer toute sensation de suavité ou d'amertume, de béatitude ou d'horreur, par l'accouplement de tels substantif avec tel adjectif,analogue ou contraire ;"
Charles Baudelaire projet de préface aux "fleurs du mal"
Castelnau de Montmiral janvier 2017
Extrait de “Humain trop Humain”
De l’âme des artistes et des écrivains
“L’imagination du bon artiste ou penseur produit constamment du bon,
du médiocre et du mauvais, mais son jugement, extrêmement aiguisé, exercé, rejette,
choisit, combine…”
Friedrich Nietzsche
Castelnau de Montmiral décembre 2016
" Que le rythme et la rime répondent dans l’homme aux immortels besoins de monotonie, de symétrie et de surprise.
Que la poésie française possède une prosodie mystérieuse et
méconnue…
Que la phrase poétique peut imiter (et par là elle touche à
l’art musical et à la science mathématique) la ligne droite ascendante, la
ligne droite descendante, …qu’elle peut suivre la spirale, décrire la
parabole, ou le zigzag figurant une série d’angles superposés ;
Que la poésie se rattache aux arts de la peinture, de la
cuisine et du cosmétique par la possibilité d’exprimer toute sensation de
suavité ou d’amertume, de béatitude ou d’horreur, par l’accouplement de tel
substantif avec tel adjectif, analogue ou contraire".
Charles BAUDELAIRE "Les fleurs du mal" Préface de l’auteur
"Imaginaire, fonction spécifiquement
humaine qui permet à l'Homme contrairement aux autres espèces animales,
d'ajouter de l'information, de transformer le monde qui l'entoure. Imaginaire,
seul mécanisme de fuite, d'évitement de l'aliénation environnementale,
sociologique en particulier, utilisé aussi bien par le drogué, le psychotique,
que par le créateur artistique ou scientifique."
Henri Laborit "Éloge de la fuite"
Castelnau de Montmiral Octobre 2016
« Il n’est pas certain que, pour créer une œuvre
littéraire, l’imagination et la sensibilité ne soient pas des qualités interchangeables
et que la seconde ne puisse pas sans grand inconvénient être substituée à la
première, comme des gens dont l’estomac est incapable de digérer chargent de
cette fonction leur intestin… Les êtres les plus bêtes, par leurs gestes, leurs
propos, leurs sentiments involontairement exprimés, manifestent des lois qu’ils
ne perçoivent pas, mais que l’artiste surprend en eux... Un livre est un grand
cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés… L’oeuvre
est signe de bonheur, parce qu’elle nous apprend que dans tout amour le général
gît à côté du particulier, et à passer du second au premier par une gymnastique
qui fortifie contre le chagrin en faisant négliger sa cause pour
approfondir son essence. ...
Les idées sont des succédanés des
chagrins ;au moment où ceux-ci se changent en idées, ils perdent une
partie de leur action nocive sur notre cœur ...Quant au bonheur, il n’a
presque qu’une seule utilité, rendre le malheur possible… Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le
repos d’intervalle qui les écrit… L’ouvrage de l’écrivain n’est qu’une espèce d’instrument
optique qu’il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que sans
ce livre il n’eut peut-être pas vu en soi-même ».
Castelnau-de-Montmiral, le 5 juillet 2016
« C’est ainsi que vers la fin du XVIIIème siècle, un changement survint auquel, si je récrivais l’histoire, j’accorderais une plus large place et une plus grande importance qu’aux croisades et à la guerre des Deux-roses. La femme de la bourgeoisie se mit à écrire. Car si Orgueil et Préjugés a quelque importance et si Middlemarch et Villette et les Hauts de Hurlevent ont quelque importance, alors le fait que les femmes en général, et non plus seulement les aristocrates solitaires, enfermées dans leurs maisons de campagne, avec leurs in-folio et leurs flatteurs, se missent à écrire est d’une plus grande importance que je ne peux démontrer en une heure de conférence. Sans ces précurseurs, Jane Austen, les sœurs Brontë et George Eliot n’eussent pas écrit, de même que Shakespeare n’eût pu écrire sans Marlowe ou Marlowe sans Chaucer ou Chaucer sans ces poètes oubliés qui préparèrent la voie et assouplirent la rudesse naturelle de la langue. Car les chefs-d’œuvre ne sont pas nés seuls et dans la solitude ; ils sont le résultat de nombreuses années de pensées en commun, de pensées élaborées par l’esprit d’un peuple entier, de sorte que l’expérience de la masse se trouve derrière la voix d’un seul ».
Virginia WOOLF "Une chambre à soi"
Castelnau-de-montmiral, le 1er septembre 2014
"Faire quelque chose qui ne soit pas un but en soi mais qui soit dirigée vers une oeuvre, donne la sérénité parce que cela interrompt l'ennui sans nous engager dans la chaîne subie de sensations et de sentiments et en nous permettant de voir de haut un organisme qui accepte de nous des lois."
"Les artistes sont les moines de l'âge
bourgeois. En eux l'homme commun voit se réaliser cette vie de contact avec
l'éternel, cette ascèse que les vilains du XIV-XVème siècle voyaient dans le
moine."
"On pourrait carrément avancer que
l'Italie et l'Angleterre ont eu de grands poètes parce qu'on y tenta la poésie
avant même de définir la langue."
"La poésie est maintenant l'effort de
saisir la superstition, le sauvage, l'horrible et de lui donner un nom c'est à
dire, de le connaître, de le rendre inoffensif. Voilà pourquoi l'art vrai est
tragique - c'est un effort."
"En art on ne doit pas partir de la
complication. Il faut arriver à la complication. Ne pas partir de la fable symbolique
d'Ulysse pour étonner, mais partir de l'homme commun et peu à peu, lui donner
le sens d'un Ulysse."
"L'admiration pour un grand passage en
poésie ne va jamais à sa stupéfiante habileté mais à la nouveauté de la
découverte qu'il contient l'étonnement devant cette réalité nouvelle mise en
lumière... l'excitation d'un mystérieux rapport"
Cesare PAVÈSE "Le métier de
vivre"
Castelnau-de-montmiral, le 24 janvier 2014
« Rien ne me passionne comme le travail du corps quand une idée ou un sentiment vous pousse …
… L’inspiration est pour les artistes ce
que la grâce est pour les chrétiens et on n’a pas encore imaginé de défendre
aux croyants de recevoir la grâce
quand elle descend dans leurs âmes… Il n’est si humble travailleur qui n’ait
pas son heure d’inspiration et peut-être la liqueur céleste est-elle aussi
précieuse dans le vase d’argile que dans le vase d’or …
L’inspiration peut traverser l’âme aussi bien
au milieu d’une orgie que dans le silence des bois, mais quand il s’agit de
donner une forme à la pensée, que l’on soit dans la solitude du cabinet ou sur
les planches d’un théâtre il faut avoir l’entière possession de
soi-même. »
George Sand Correspondance
Castelnau-de-montmiral, le 22 décembre 2013
Castelnau-de-montmiral, le 22 décembre 2013